Le Nain Jaune, des siècles d’histoire

Tout le monde connait le jeu du Nain Jaune. Je ne parle pas ici de la règle mais du nom. Mais connaissez-vous l’origine de ce jeu, ses histoires ? Le Nain Jaune n’a pas toujours eu cette appellation. Doutez-vous qu’en plusieurs siècles, le terme a changé. Ce jeu est apparu sous le nom de “Jeu du Nain” ou “Jeu du Nain-Bébé” dans les années 1760.

Tout a commencé en 1741. Nicolas Ferry ne mesurait que 24 centimètres à sa naissance. Il est rapidement sous la protection de Stanislas Leczinski (roi de Pologne) qui le surnomme Bébé. Ce nain n’était pas doté d’une grande intelligence. Dans une tour du roi, il cohabite avec un second nain : Joseph Boruwlaski (Joujou). Ces deux bouffons du roi avaient deux personnalités différentes. L’un était plus grand et peu intelligent, le second était plus petit et brillant. La jalousie s’installait chez Bébé envers Joujou. Il décéda à l’âge de 22 ans avec les traits d’une personne âgée (sûrement la progéria). En vieillissant, il devient violent et cruel. Son surnom est devenu “Nain Jaune” en référence au personnage du conte de Marie-Catherine d’Aulnoy, datant de 1698.

Cette écrivaine met en scène Le Nain Jaune. Pourquoi jaune et pas vert ou encore violet me diriez-vous ? Cette couleur symbolise la trahison. Revenons un peu au conte pour mieux comprendre. La princesse Toute-Belle refusa la main de tous ses prétendants pour qu’ils viennent du monde entier. La reine parti à la rencontre de la fée du désert pour qu’elle épouse un homme. En chemin, elle se fit attaquer par des lions. Le Nain Jaune la sauva en échange de la main de sa fille. Toute-Belle ne voulant pas se marier avec le Nain décida de parler à la fée. Elle tomba également sur les lions où le Nain lui sauva également la vie avec le même échange. La princesse accepta mais annoncera à la reine des ses épousailles avec le roi des mines. Mécontente la fée kidnappa le roi avec des nymphes (ces fameuses créatures qui hypnotisent les hommes) et le Nain séquestra la princesse. Se sentant triste pour Toute-Belle, une sirène apparaît en offrant une épée magique au roi. Il parti secourir sa promise. Le roi trouva Toute-Belle et lâcha son épée dans la précipitation. Le Nain Jaune récupéra l’arme et tua son ennemi. Voyant son amant sans vie, la princesse se tue. Effectivement, la fin n’est pas joyeuse. Ils ne se marient pas et n’ont pas beaucoup d’enfants (aucun, en réalité). L’histoire nous montre que la jalousie ne mène à rien. C’est une vertu destructrice.

L’appellation du jeu change rapidement et devient : Nain Jaune. Cependant, un nouveau jeu apparaît : le Lindor. Vous n’avez jamais entendu parler du Lindor ? C’est normal. La seule différence est le nom. Oui, oui. Le plagiat est né bien avant nous, encore avant nos parents, nos grands-parents, etc… Pourquoi quelqu’un l’a crée ? Pour gagner de l’argent, c’est tout. Ce jeu a un seul point positif. Il fait référence au comte Almaviva du roman le Barbier de Séville. Il se balade dans les rues de Séville et se fait appeler Lindor pour ne pas être reconnu.

Le jeu du Nain Jaune se démocratise au fur et à mesure. Il se répand dans toute l’Europe. Le Nain Jaune devient un jeu populaire. Au début de la Révolution Française (1789 pour remettre un peu dans le contexte), il se fait oublier. Les Français ont un combat à mener et n’ont pas le temps de jouer…

Charles Sherwood ou plus connu sous le nom du Général Tom Pouce se produit au cirque Barnum. Il devient une célébrité internationale. Le rapport avec le jeu du Nain Jaune ? Sherwood était atteint de nanisme. Cette gloire dans les années 1840 qu’il provoqua, amena un nouvel engouement pour ce jeu. Les Français se remettaient à jouer. Après le Second Empire, le Nain Jaune retomba dans l’oubli. Heureusement, on se remet à jouer pendant l’Entre-Deux-Guerre. Depuis, le Nain Jaune connaît son succès actuel. Il se transmet de génération en génération où les grands-parents peuvent jouer avec leurs petits-enfants.

Si vous voulez en savoir plus sur le conte du Nain Jaune de Marie-Catherine d’Aulnoy, on vous invite à cliquez ici.